Maintenant que la jeune blonde avait trouvé une compagne de voyage et surtout quelqu’un qui allait accepter de rejoindre sa guilde elle allait devoir avancer sur quelque chose qu’elle n’avait encore jamais fait. Pour pouvoir attirer plus de monde elle avait besoin d’augmenter sa force pour les convaincre de sa détermination. Au niveau des matières premières et surtout de l’argent elle avait largement ce dont elle avait besoin pourtant niveau équipement elle ne faisait clairement pas la fière. Son bâton et sa tenue allaient rapidement plus suffire et surtout elle n’aimait pas l’idée de toujours être à l’arrière et de ne jamais pouvoir aider ceux au front et dans le cas présent aider Anay. Sa baguette allait clairement être un avantage pourtant ce n’était pas un équipement qu’on pouvait avoir en claquant des doigts et elle avait pu regarder dans toute la ville pas moyen de trouver quoi que ce soit dans les boutiques c’était à n’y rien comprendre comme si les marchands attendaient qu’on leur récupère les ressources pour leur donner et qu’ils puissent travailler. La théorie de Jade était que les élues viennent juste d'apparaître dans la capitale et que certaines ressources qui n’étaient jusqu’à lors pas disponible se retrouve maintenant possible à récolter de par la force des nouveaux guerriers. Du coup les artisans peuvent enfin laisser parler leur imagination !

Le restant de la journée Jade commença à préparer tout son paquetage pour pouvoir être sûr de ne rien oublier heureusement pour elle ce n’était pas la première ni la dernière fois qu’elle allait le faire. Une fois qu’elle eut enfin terminé et qu’elle se glissa dans son lit elle commença à retracer sa journée jusqu’à ouvrir en grand les yeux vers le plafond de sa chambre.

- Anay ! J’ai oublié de lui dire l’heure pour demain !

Au vu de l’heure elle ne pouvait pas vraiment faire quoi que ce soit pour pouvoir prévenir Anay alors elle préféra retourner dans le monde des rêves. Même si cette révélation ne l’abandonna pas même une fois les yeux fermés. Elle s’imaginait en train d’arriver en courant alors que Anay attendait déjà depuis plusieurs heures et qu’elle partait en regardant avec dédain Jade. Plusieurs fois pendant la nuit elle se réveilla même en sursaut jusqu’à ce qu’elle ne se rende à l’évidence et qu’elle ne pourra pas simplement se recoucher. Le soleil commençait déjà à pointer le bout de son rayon, il était temps de se lever et de se préparer pas question que ces cauchemars n’arrivent alors Jade se dépêcha de se préparer faire ses cheveux mettre ces récupérer ses affaires et voilà qu’elle était déjà de sorti pour aller à la taverne qui évidemment n’avait pas fermé de la soirée encore quelque pilier de comptoir un peu partout mais aucune trace de Anay. La jeune blonde respira heureuse de se retrouver dans une telle situation et pris place au niveau de sa table prête à attendre sa collègue le temps qu’il faudra. Mais quoi qu’il arrive elle avait déjà prévu ce qu’elle allait dire au moment de son arrivé “ J’ai bien fait de pas donnée d’heure, je viens tout juste d’arriver on est vraiment super synchronisation”. Tout ne pouvait que bien se passer elle y avait réfléchi toute la matinée et une bonne partie de la nuit c’était la seule fin heureuse

Et à peine Anay marqua son accord pour suivre la jeune acolyte dans son ascension des Montagnes Célestes que Jade programme leur périple pour le lendemain, à croire que ses avertissements quant aux terribles impériaux étaient entrés par une oreille, et ressortis par l'autre ! Bon, si elle y tenait tant que cela, la mercenaire n'était pas celle qui allait la décourager, après tout, maintenant elle savait quels dangers les attendaient !

Puis, dans une tornade d'excitation, Jade lui donna rendez-vous au lendemain matin et fila sans demander son reste, devant une Anay perplexe. Elle avait tendu la main vers elle pour la rattraper mais rien n'y fit.

« ... mais à quelle heure ? » interrogea-t-elle dans un marmonnement frustré.

Émettant un long et profond soupir, la blonde rangea ses affaires et se dirigea vers la sortie pour retrouver ses pénates. Du coin de l’œil, elle observa très attentivement le tavernier, s'attendant à ce qu'il l'arrête sur-le-champ pour régler la note : en effet, Jade avait été si pressée ... qu'elle en avait oublié de payer !
Mais sans doute le brave homme devait avoir l'habitude, ou bien l'acolyte avait sa petite ardoise car il ne réagit en rien à son passage.


Aux aurores, Anay s'étira à la manière d'un chat dans son lit confortable, cheveux en broussailles et une mèche collées à la salive sur sa joue. La bière ne l'avait pourtant pas parue si ravageuse ...
S'extrayant avec facilité, elle se dirigea en robe de chambre jusqu'au miroir accroché au mur et mira son reflet.

« Ouais. Comme je m'y attendais. T'as une sale gueule, ma fille. »

Ses mains en coupe plongèrent dans la bassine d'eau fraiche déposée sur un guéridon et frottèrent sa face pour la nettoyer. Quelques coups de brosse et sa chevelure d'or ressemblait à quelque chose avant que la jeune femme ne les tresse avec soin, et quelques pincettes sur le haut de ses pommettes lui donnèrent une légère teinte rosée qui contrastait avec la blancheur cadavérique de sa peau.

Satisfaite, elle s'habilla et prépara son sac de voyage. Le soleil venait de se lever et bien que Jade ne s'était pas montrée plus explicite quant à l'heure des retrouvailles, elle estima qu'elle pouvait prendre quand même son temps. Alors, avant de se diriger tout de suite vers la taverne, Anay fit un crochet par le forgeron d'Arswalt. Avant de dormir, elle avait consulté une dernière fois sa liste - qu'elle commençait à connaître par coeur maintenant - et il ne lui manquait pas grand chose pour parvenir à confectionner son bouclier. Du bois de hêtre, pour être précise. Le pire, c'est qu'il ne lui en fallait pas beaucoup. Elle avait bien tenté d'en ramasser dans Istralis, mais malheureusement, l'artisan avait été très clair à ce propos : il lui fallait un belle et grosse bûche. Autrement dit, impossible pour elle de s'en procurer autrement qu'à l'achat d'un revendeur.

L'espoir faisant vivre, elle poussa la porte de l'artisan et se risqua à demander quand même, après lui avoir tendu sa liste.

« Vous êtes sûr que vous ne pouvez rien faire ? Cela commence à être urgent ! »
- Non ma p'tite dame, j'peux rien pour vous. Il faut du hêtre, v'comprenez ?
« Oh, allez ! Ne venez pas me dire que vous n'avez pas quelques restes de précédentes commandes ! Ou que vous n'en avez pas dans un stock en arrière-boutique ! » et comme il hoche négativement de la tête, Anay tenta le tout pour le tout, « Vous l'ignorez sans doute mais ... je suis une Élue de l'Arbre de Vie ! » lança-t-elle avec fierté, levant le menton et redressant sa posture, « Vous devriez mieux me traiter ! Je pourrais facilement devenir une habituée, et une habituée qui paie bien ! Et même, au cours de mes voyages, je pourrais vous faire de la publicité ! »
- J'ai bien peur que ça n'change rien au fait que j'en ai pas, ma mignonne ... Rien. Que dalle. Pas même une brindille !
« Je vous paierez le double !! »
- Mais puisque je vous dis que je n'ai pas de bois de hêtre !! J'peux pas vous en chier !! s'énerva-t-il définitivement, le visage rouge.

Anay était autant frustrée que vexée. Elle n'était pas dupe, et refusait obstinément de croire en la bonne foi de l'homme. Puisque c'était ainsi, il venait de perdre une cliente.
Faisant volte-face avec élégance, elle ne pipa plus un seul mot ni ne le salua, et sortit furibonde de la boutique.


La porte de la taverne était droit devant elle, mais le coeur de la pousser n'y était plus. La mercenaire s'était emportée, et maintenant, elle se retrouvait sans bon forgeron pour lui fabriquer un bon bouclier qui lui permettrait d'éviter toutes blessures à venir.
Lâchant un énorme soupir, elle entra dans l'établissement.

L'heure qu'il était ? Elle n'en savait rien du tout, pour ce qu'elle en savait, il pouvait très bien se rapprocher de midi qu'elle n'en avait cure. Jade devait probablement l'attendre depuis un moment, surtout si, comme elle l'imaginait, la jeune acolyte était déjà sur place depuis l'aube, trop impatiente de partir en voyage.
Anay brassa du regard toute la pièce, et repéra rapidement Jade à une table.

« Bonjour à toi, Jade ! » lança-t-elle le plus joyeusement qu'elle put « Pardonne mon retard, j'ai fait un tour dans le quartier des artisans. J'avais bon espoir de lui acheter le dernier composant afin de lui commander la conception de mon bouclier, mais ce gredin de bas étage a osé me rétorquer qu'il n'en avait pas ! Tu le crois, ça ? Par la flamme purificatrice, faut-il vendre son corps au premier bûcheron de passage pour qu'il bouge le gras de son ventre pour me couper cette maudite bûche de hêtre ?! »

La mercenaire s'était emportée. Dire qu'elle avait pour bonne résolution de passer à autre chose, et à se concentrer sur l'aventure qui l'attendait, c'était raté. En plus, elle avait insulté tout le corps de métier dans son ensemble, en appuyant sur des stéréotypes infondés mais dont elle ne parvenait pas à se défaire depuis qu'elle avait rencontré un ami bûcheron de son père d'adoption, un odieux personnage alcoolique et ventripotent.
Anay s'était installée, abattue, en proie au désespoir.

« Être une héroïne, c'est beaucoup plus compliqué que je ne l'imaginais, et je pensais être bien mieux équipée à l'heure qu'il est ... Enfin. Tout vient à point à qui sait attendre, n'est-ce pas ? Es-tu prête ? »

Anay avait enchaîné la conversation sans vraiment laisser d'occasions à Jade pour lui répondre, voilà seulement qu'elle s'en rendait compte quand son interlocutrice lui eut dit qu'elle venait d'arriver. Puis, la providence, ou la chance ou peut-être comment elle pouvait l'appeler, frappa à sa porte : l'acolyte lui annonça avoir un stock de ce qu'elle cherchait, et qu'elle s'en débarrasserait volontiers en échange de son amitié. Si un sourire nouveau et empli d'espoir apparut sur ses lèvres à cette mention de la possibilité d'une coopération commerciale entre elles, la surprise de son prix lui fit écarquiller les yeux.

Jade quémandait son amitié ?! Ou plutôt, voulait l'acheter moyennant ses bûches ?! Que c'était d'une tristesse ! Pour Anay, cela avait beau être une valeur qui lui était inconnue - elle n'avait jamais eu besoin de s'entourer -, elle savait pourtant que cela se méritait plutôt que de décider du jour au lendemain qu'une personne était une amie. Pantoise, et ne sachant pas quoi lui répondre sur le coup, la mercenaire fut bien aise de voir arriver une chope de bière. Sans prononcer le moindre mot, toujours, elle leva son coude et vida la boisson d'une traite dans son gosier.
Ses émeraudes plongèrent dans les saphirs de Jade. Elle se demandait si elle était véritablement sérieuse dans sa proposition, mais son air si innocent la convainquit qu'elle était sérieuse.

Anay pouffa de rire.

« Franchement. Tu n'es pas banale, comme fille. Très bien, faisons comme ça
! Si tu n'as pas peur de m'avoir dans ta vie ... Allez ! Partons ! Nous avons de la route ! »


La distance qui séparait les Montagnes Célestes d'Arswalt revenait à faire le parcours jusqu'à la forêt d'Istalis, donc quelques jours de marche. Anay n'avait pas voulu dépenser un centime pour bénéficier d'une charrette de marchands pour gagner quelque temps sur le trajet, après tout, elle n'était pas si pressée que cela de retourner à ces monts maudits. Quand elle y songeait, elle était encore parcourue de frissons.
Anay n'avait jamais croisé le moindre cergle. Elle en connaissait grossièrement la description, et leur lieu d'habitat, mais cela s'arrêtait là. Une bonne héroïne, au lieu de foncer tête baissée, aurait pris le temps de se renseigner sur la créature, tenter de découvrir quels étaient ses points forts, et ses faiblesses. Peut-être que la capitale disposait d'une bibliothèque où elle aurait pu trouver toutes ces informations, ou même mieux, elle aurait du se dénicher un chasseur qui, une fois grassement dédommagé, pouvait lui  fournir tous les trucs et astuces. Mais évidemment, elle n'y pensait que maintenant, soit bien trop tard. De toutes façons, ce n'était plus l'heure de se lamenter, elle découvrirait tout ça sur le tas, le moment venu. C'était ça aussi, l'aventure, non ?

Sur tout le trajet, Anay n'avait eu de cesse de discuter avec Jade. Ainsi, elle apprit qu'elle était bûcheronne et qu'elle aimait à trouver ses bois de hêtre dans la forêt d'Istralis. La mercenaire lui avait alors rétorqué qu'il était fort amusant qu'elles ne s'y soient jamais croisées puisqu'elle aussi, y passait beaucoup de temps à crapahuter dans les hautes herbes, à la recherche de lapins. Quand elle n'écoutait pas l'acolyte parler, elle se perdait alors dans le récit de son périple dans ces fameuses montagnes, où elle n'y allait pas de main morte sur les détails, et la complexité que cela avait été de se sortir vivante de l'escarmouche avec les deux impériaux. Elle lui avait également raconté la rencontre avec Mélaskholès, ne lui dressant pas un portrait des plus précis, seulement qu'il avait été sans nul doute le pire énergumène avec qui il lui eut été donné de passer du temps.
Et une fois toutes ces histoires racontées, l'air de rien, elles étaient arrivées au pied de la montagne.

Anay s'improvisa guide, passant par les mêmes sentiers qui l'avaient menée à Mélas'. Elle lui montra d'ailleurs l'arbre au pied duquel elle l'avait cru mort. Puis, elle lui désigna le lieu du massacre. Il ne restait que des traces de sang, d'ailleurs, les cadavres avaient du être emportés, soit par la pluie soit par des chasseurs soit pire : un prédateur bien plus dangereux encore qui vivait dans ces lieux.  Elle continua l'ascension, non sans croiser de charmantes petites créatures aux longues oreilles.

« Des pistelles », expliqua alors Anay, « leurs ongles sont très prisés par les tailleurs qui les utilisent dans la conception de capes très solides et chaudes. Dans certaines runes aussi, parait-il. Ne me demande pas pourquoi des ongles ... je trouve ça particulièrement dégoûtant. »

Elles poursuivirent ensuite leur chemin, Anay désigna également l'endroit où ils avaient passé la nuit, avec Mélas', mais à la place d'emprunter le chemin qu'ils avaient pris, les deux blondes prirent celui opposé, qui montait davantage dans les hauteurs.
On décrivait le cergle, comme son nom l'indiquait, comme étant moitié cerf, moitié aigle, alors il était plus que logique de penser qu'il faisait son nid dans les sommets.
Elles mirent tellement de temps, et de difficultés qu'il était certain qu'elles passeraient la nuit là. Peste cela avait été de ne pas avoir songé à emporter des vêtements plus chauds !
A cette hauteur, le vent soufflait en rafale, et piquait de mille et une petites aiguilles. Il ne leur restait plus qu'à espérer ne pas tomber sur un couple, car assurément si tel était le cas, le combat allait durer plus longtemps, et elles auraient le temps de mourir de froid !

Anay était en train de vérifier que dans son sac de voyage, elle avait toujours bien avec elle ses pierres allume-feu, et les quelques herbes sèches qu'elle avait ramassé en prévision, sur le chemin entre Arswalt et les montagnes; quand un cri perçant résonna contre les parois rocheuses. Pressant le pas, elles arrivèrent à un plateau et une bourrasque les stoppèrent dans leur élan. Un majestueux cergle venait d'atterrir jusque devant elles, et claquait de la gueule pour les empêcher de progresser davantage.

« Eh bien, la voilà la grosse bête ! » lança Anay en dégainant son épée de bois, et se plaçant bien devant Jade pour que le cergle ne voit qu'elle.

Pour en être même certaine, elle agita les bras pour attirer son regard.

« Allez, gibier de volaille ! Attaque-moi ! »

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