La jeune mercenaire à l'illustre ascendance était déterminée. Après avoir trouvé une épée en cuivre sans doute un peu vieillotte, guidée par ses visions étranges dont elle ignorait tout de l'origine, elle s'était beaucoup entraînée dans la forêt d'Istralis, à son petit campement de fortune de braconnière, c'est qu'elle devait s'habituer au poids de sa toute nouvelle arme, et enchaîner des mouvements fluides et équilibrés. Passer d'une simple épée de bois qui, certes, pouvait assommer lourdement un ennemi, à une épée à la lame de métal, était tout un grand changement. Il ne fallait pas que la transition puisse lui porter préjudice lors de sa prochaine rencontre avec les créatures nées du Fléau.

Elle avait pris pour un cible un pauvre hêtre à proximité de son bivouac, et en avait martyrisé son écorce à force d'abattre la lame méthodiquement au même endroit, pour qu'elle gagne en précision et en force. Étrangement, le poids de l'épée n'était pas si différent, du moins, elle aurait cru que la différence serait plus flagrante que cela. Elle avait sué de longues heures, laissant de côté son petit coffret de joaillerie, estimant que ses compétences guerrières étaient bien plus importantes dans l'immédiat.

Puis, à force de maltraiter une cible immobile, il lui vint alors l'envie de tâter de l'odieuse créature. Et surtout, de prendre sa revanche sur la plus terrible de toutes, celle qui lui suscitait toujours beaucoup d'appréhension : l'impérial. Très belle créature si on ne s'en approchait pas de trop près. En meute, c'était un véritable cauchemar. Des griffes acérées, des dents immensément longues, des oreilles pointues qui, elle n'en doutait pas, lui conférait une ouïe extraordinaire. Oui, pour Anay Ganiwen, l'impérial était devenu en quelque sorte sa némésis, depuis ce jour funeste dans les Montagnes Célestes.
Elle avait toujours gardé dans un coin de sa tête que si elle s'était munie d'un bouclier, et d'une bonne épée (du moins, d'une qui ne pouvait pas être confondue avec un bâton de marche ou une béquille grossière), elle n'aurait pas pris aussi cher dans la gueule ce jour-là. C'était d'une logique imparable. Maintenant qu'elle avait modifié un des paramètres, si elle venait à confronter de nouveau l'un d'entre eux, peut-être s'en sortirait-elle à merveille. Et c'est cette réflexion, cette idée qui l'empêchait de dormir la nuit, la taraudant, titillant sa curiosité. Il fallait qu'elle sache. Après autant de déconfitures dernièrement, face aux autres Élus, il fallait qu'elle regagne en confiance en elle, et qu'elle se prouve à elle-même qu'elle était parfaitement capable de hauts faits.

Alors, elle décida de plier bagage et partir dans les profondeurs d'Istralis, à la recherche d'un impérial à combattre. Avant toute chose, il lui fallait éteindre son feu, ce qu'elle fit avec aisance en déversant tout un récipient d'eau qu'elle avait été puisé à la rivière en contre-bas. Puis, elle rangea soigneusement ses affaires, replia ses vêtements et ses couvertures, rangea également tous ses instruments de dépeçage et de cuisine. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire avant de décamper : aller récupérer ses collets - et si possible, les précieuses petites fourrures prises dedans. Arrivée à sa zone de récolte, elle put se réjouir de voir deux beaux gros lapins bien dodus empêtrés dans la cordelette. Parfait !

Ses affaires en ordre, elle marcha vers l'ouest d'un pas décidé, toute ragaillardie à cette seule idée qu'aujourd'hui était probablement un jour marquant et important dans l'histoire de la mercenaire, qui était convaincue - et elle n'en démordrai pas - qu'elle était destinée à de grandes choses, et qu'elle mériterait à plus d'un titre le haut rang de grande héroïne de Naggaroth. Le Fléau ? Elle allait s'en débarrasser, et toute seule de surcroît ! Et son épopée redémarrait maintenant, en quête d'impérial.

Par contre, elle ne savait pas du tout où les trouver dans cette forêt, ni comment les appâter. Mais peut-être justement n'était pas une bonne stratégie, que de vouloir les attirer à elle. Dans l'immédiat, elle se satisferait amplement d'une seule de ces créatures dangereuses. Dans les montagnes, elle et Mélaskholès étaient tombés dessus un peu par hasard, contre toute attente, ils n'avaient pas particulièrement cherché à les attirer. Même, si l'acolyte ne les avait pas provoqué par sa seule présence, ils n'auraient peut-être pas été si sauvages envers eux. Mais ici, c'était une tout autre histoire. Qui lui disait que les impériaux d'Istralis avaient le même comportement que leurs homologues montagnards ? Peut-être qu'ils étaient plus agressifs en milieu forestier ...

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'1D3 (Dé de métier)' :

C'est après plusieurs heures de marche, à cogiter tout cela dans sa tête, à composer entre son indéfectible enthousiasme et la crainte d'être pourchassée par toute une meute, qu'elle eut l'idée du siècle. Elle avait en sa possession deux beaux lapins fraîchement abattus. Pour ce qu'elle en savait, et pouvait témoigner, l'impérial était plutôt carnivore : se servir de son butin comme appât n'était pas une mauvaise idée.
D'ailleurs, n'était-ce pas une méthode de trappeur ? Elle n'y connaissait rien, après tout. Mais cela lui sembla être une idée ingénieuse, sur le moment. Elle investigua une zone entourée de hêtres, pas trop dégagée, et déposa un lapin mort à un endroit qu'elle estima être "un centre". Puis, elle recula sur plusieurs mètres et s'immobilisa, cachée derrière un arbre. Elle était décidée à rester là, immobile, à ne faire qu'un avec la nature, et à attendre patiemment qu'un prédateur vienne profiter de ce joyeux dîner servi sur un plateau d'argent.

Ce qu'elle n'avait pas prévu, par contre, c'était le temps d'attente qui était démesurément trop long ! Si elle s'était attendue à devoir rester comme une potiche jusqu'à ce que le soleil se couche ... A force, d'ailleurs, elle avait fini par s'asseoir à même le sol, pour patienter !
Mais au moins, sa patience fut récompensée : un seul impérial daigna lui faire grâce de sa présence. Il semblait moins imposant que ceux dont elle avait pu admirer de très près les muscles en montagne, mais peut-être était-ce Anay qui se sentait, en un sens, plus grande et qui avait sa perception viciée.

En toute discrétion, elle se releva et se redressa sur ses jambes, tout en restant accolée contre l'arbre, à simplement l'observer dans le silence le plus complet. Ce ne fut pas une mince affaire, d'ailleurs, car le moindre craquement, le moindre frottement pouvait potentiellement attirer l'impérial dans sa direction. La blonde le regarda s'approcher du lapin placé en offrande. Heureusement pour elle, elle lui avait déjà ôté la peau lors d'une pause un peu plus tôt dans la journée ... Il avait été hors de question de perdre une précieuse matière première qu'elle comptait bien revendre. Ou déposer dans les caisses de la guilde, maintenant qu'elle était officiellement dans les rangs de l'Union. L'impérial renifla la viande mise à nu, en lécha un morceau avant de planter ses crocs dedans.
Il ne semblait pas si méfiant que cela, et Anay ressentit presque des remords. Pourtant, il lui faudrait bien tôt au tard en confronter d'autres de sa race, ne fut-ce que pour récolter ses jolies quenottes à l'aspect d'or.

Combat Ordre d'attaque : Impérial, Anay
Impérial / Niveau 3 Menace : Anay Vitalité : 50 Dégâts : 30 Rapidité : 20	Anay / Niveau 4 (joue avec 1D30) Vitalité : 115 Dégâts : 45 Rapidité : -10 Dégâts d'arme : 5 + 1D30 (4PA) Taux critique : 10% Taux d'échec critique : 10% Points d'action : 6 PA Sort 1 : Charge - Inflige 110% des dégâts physiques, tous les deux tours et coûte 3 points d'action (50)

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