La route pour rentrer à Arswalt s’annonçait épuisante… Aurélius le sommait de lui raconter son épopée dans le donjon dans les moindres détails et fatiguait déjà passablement notre mage… Mais bon, c’était aussi agréable dans un certain sens d’être ainsi écouté – presque adulé – c’pas comme s’il avait véritablement pu discuter avec ses compagnons d’aventure… Au moins le barde avait du répondant !

Ils traversait donc les campagnes arswaltiennes à dos de cheval en discutant haut et fort sans se préoccuper de ce qui les entourait. Uthred, une fois les dangers du donjon passé, avait oublié que n’importe où il allait était source de rencontres désagréables voir indésirables…

Le barde commençait déjà a composer sa chanson épique, jouant du luth et chantant à tue-tête, cherchant les meilleures rimes et tournures de phrases.

- Quatre compagnons, loin de leur maison,
Faisant fi du danger, ils s’étaient rassemblés,
Aux grandes portes du donjon, scandant à foison !
Ils étaient les meilleurs ! Ils étaient les plus forts !
Contre les squelettes pinailleurs ! Contre les araignées en quatuor !
Un guérisseur expérimenté pour que jamais ils ne soient blessés !
Une jeune acrobate de belle vêture, qui n’en retirait rien à sa carrure !
Un mage rutilent, et ses magnifiques cheveux d’argent !
Un archer taciturne avait aussi rejoint la troupe,
Mais n’en était pas moins la force même du groupe !
L’argenté était le meneur, mais non moins habiles ses accompagnateurs !
Ils-
- T’as pas bientôt fini ? Tu vas nous attirer des ennuis à t’égosiller de la sorte… avait fini par dire Uthred alors qu’il voyait une silhouette se profiler au loin

- Mais, elle est belle ma chanson ! Tu ne peux pas dire le contraire cette fois ! J’fais attention à bien brosser dans l’sens du poils ! s’indigna le barde
- J’ai pas dit le contraire ! Mais le fait est que tu gueules trop fort, j’te rappelle qu’il y a bien des bestioles sauvages et affamées qui ne ferait de toi qu’une bouchée alors, ferme-là… !

Mais le mal était déjà fait… Alors qu’Aurélius tendait le bras vers la silhouette humaine qui se rapprochait d’eux à toute allure, Uthred lui avait jeté un regard circulaire autour d’eux et ne manqua pas de repérer la bande de molosses qui se faufilaient jusqu’à eux dans les hautes herbes.

- La PESTE ! hurla-t-il alors qu’il attrapait son sceptre qu’il harnachait habituellement dans son dos
- Il va nous attaquer ! Il va nous attaquer ! s’époumona soudainement Aurélius alors que l’homme qui fonçait sur eux était lui aussi armé d’un sceptre magique

Sous la peur de son cavalier, le cheval du ménestrel se cabra – le faisant tomber cul au sol – au même moment ou le mage « ennemis » lançait un sort qui toucha de plein fouet le cerbère qui s’était élancé sur eux. Uthred avait à peine eut le temps de saisir son arme qu’il vit le canidé tomber au sol, endormi.

- Wow ! Bien visé ! On ne sera pas trop de deux pour venir à bout de ces horreurs ! clama-t-il tout en sautant à bas de son cheval qui prit la fuite – rejoignant celui d’Aurélius qui courrait déjà en avant A mon tour ! targua-t-il tout en visant de son sceptre le deuxième cerbère prêt à charger

A la différence de l’autre mage, le sort de sommeil d’Uthred se manifestait toujours par une lueur bleutée. Cette dernière engloba le cerbère qui s’effondra au sol en pleine charge, glissant sur la route caillouteuse et s’arrêtant aux pieds d’Uthred.

- Même pas en rêve toi ! lança-t-il tandis qu’il matérialisait une boule de feu qui atterri sur le dernier cerbère

Comme prévu, l’orbe enflammé explosa contre l’animal. Mais ce qu’Uthred n’avait pas prévu était le retour de flamme… Il se prit de plein fouet les débris en feux du molosse.

- Bordel, mais c’est quoi ça ?! glapit-il se surprise tout en éteignant le feu qui avait prit sur sa cape, essuyant de l’autre main son visage qui avait été touché mais heureusement pas suffisamment pour lui causer de réelle brûlure

En fait, il n’avait jamais eut à affronter pareille créature. S’il avait su que les attaquer par les flammes les faisait ainsi exploser, il ne l’aurait pas fait…

A côté de lui il voyait Bêlzékiel se rouler sur le sol alors qu'il avait lui aussi été touché par un débri et que sa toison avait prit feu.

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