[COMMANDE SCULPTEUR] Alarick

29/08/2020

Quelques semaines après le donjon Uthred avait recroisé Alarick à la capitale. C'était totalement le fruit du hasard et les deux hommes semblaient heureux de se croiser. Ils avaient discutés, échangé, et la discussion avait rapidement tournée vers leurs expéditions en solitaires.

Comme deux bonhommes qui se respectent, ils avaient roulé des mécaniques en comparant le nombres de ressources prélevées sur les créatures abattues mais au lieu de se mettre vraiment en compétition, ils conversèrent sur le côté professionnel. La vérité était que les deux hommes étaient à la recherche de certain matériaux que l'autre possédaient...

D'un commun d'accord, facile et rapidement établi, Uthred accepta de payer la taxe de l'atelier demandé par la ville pour les deux armes qu'Alarick devra fabriquer. Un nouvel arc pour lui-même et un bâton magique pour le mage. En échange de quoi, Alarick se défaisait d'une bonne partie de sa cargaison dont il n'avait pas l'utilité... L'arche mis cependant Uthred en garde : il n'avait encore jamais réalisé d'arme aussi perfectionnées et il y avait une chance pour qu'il en rate la fabrication sans qu'Uthred ne puisse en récupérer les matériaux....

Qu'à cela ne tienne ! Étrangement le mage avait toute confiance en Alarick. Il était peut-être perturbé mais il lui avait déjà fabriqué un sceptre d'une grande puissance, il ne doutait pas qu'il réussisse à en sculpté un autre...

- Et n'oublie pas ! Je veux une tête de loup à la place de la crosse ! avait-il dit tout en serrant vigoureusement la main de l'archer, concluant le deal

Ils se donnèrent rendez-vous pour la semaine d'après et chacun repris sa route.

12/06/2020

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sculpté et l'occasion le ravissait... Grace à Uthred, il avait pu récupérer ce qui lui manquait pour la fabrication d'un nouvel arc. Il savait qu'il ne pourrait pas l'utiliser tout de suite contre les fléeuses mais ainsi il aura du temps pour apprendre à l'utiliser.

Les composants demandés étaient d'un pallier supérieur à ceux dont il avait besoin pour son premier arc donc l'arme serait forcément plus puissante... Comme il avait hâte ! Et comme il tremblait tant d'excitation que d'appréhension... Il avait rejoint les ateliers de la guilde des sculpteur le soir même de sa rencontre avec Uthred, il avait besoin de consulter les schémas de fabrication et de mettre sur papier la commande du mage.

Ce dernier voulait qu'Alarick sculpte une tête de loup en guise de crosse pour son bâton tordu. C'était un bien drôle de nom pour une arme magique mais Alarick ne s'y appesanti pas. Il avait remarqué que les inventeurs des armes d'élus avaient un certain humour qu'il ne comprenait pas toujours. Arc Anin, quel en était donc l'origine...? Il se le demandait encore...

Il passa une bonne partie de la nuit à la flamme de sa bougie, à consulter parchemins et livres reliés, dessinant, écrivant les mesures des matériaux aussi. Quand les sculpteurs revinrent à la guilde le lendemain, ils le trouvèrent endormit sur sa table, sa bougie totalement consumée. On le réveilla, l'incita à aller manger un bout et l'un d'entre eux le félicita même pour ses dessins. Il demanda la permission pour en introduire un dans le livre qu'il était en train d'écrire : Sculpture et magie, l'art de l'armement pour élus. Le jeune homme fut assez surpris et déclina l'offre. Il fallait d'abord qu'il réussisse à fabriquer le dit bâton, sans quoi, il aurait honte de voir apparaitre son dessin dans un ouvrage aussi important pour les futurs sculpteurs...

Il se rendit aux bains publiques - où il se rendormit un petit moment, plongé dans l'eau chaude - mangea à la terrasse d'une taverne puis retourne à la guilde après avoir récupéré les matériaux nécessaires qu'il avait laissé aux bon soin du sac magique sans fond d'Amorine. Cette dernière s'occupait d'ailleurs de son côté, vendant ses onguents et autres herbes médicinales magiques... Pignouf accompagnait son maitre dans une discrétion déconcertante...

Il s'attaqua en premier à son arc. Il savait que ces deux sculpture serait compliquée alors autant se faire la main sur sa propre arme. Il serait moins déçut pour lui-même s'il ratait son coup que pour la commande du mage.

Il commença par allumer un feu de bois de hêtre sur lequel il plaça un chaudron pour faire fondre ses trois livres de fer. Pendant ce temps il commença à tailler le frêne qui devait faire l'arc. Il prit son temps, le bois devait être bien lisse ! Une fois satisfait, il s'attaqua aux écailles de squam. Elles devaient être parfaitement propres et régulière puisqu'elle devaient être placées au milieu de l'arc : là où la main le tien. Leur rôle était purement pratique : leur rugosité empercherait un probable glissement sur le bois lisse de frêne.

Lorsque le fer fut à bonne température, il s'en servit tout d'abord pour assembler ses arc de cercle de frêne. Il avait quatre morceaux qu'il devait coller avec le métal, c'est ce qui - d'après le parchemin - devait conduire la magie intrinsèque de l'élu qui l'utilisait. Il n'utilisa cependant pas la totalité et en laissa sur le feu puisqu'une fois l'arc assemblé il devra collé les écailles à leur place. En attendant, il fit un deuxième feu de hêtre pour faire fondre le fer nécessaire au bâton pour Uthred.

Les ingrédients étaient les même à une différence : là où Alarick avait besoin d'écailles, Uthred lui avait apporté des pétales venimeux d'arums. Alarick se souvenait bien de ses créatures et un frisson d'horreur le parcouru avant qu'il ne se concentre de nouveau sur sa tâche.

Il se mit à tailler les bûches de frênes dans le but - là encore - de les assembler avec le fer. Il n'en tailla cependant que quatre sur les cinq, voulant prendre son temps pour la tête de loup demandée... Son arc était sec et il pouvait passer à la finition.

Il y colla donc les écailles, du mieux qu'il pu mais fut assez déçut du résultat... Ça n'était qu'esthétique - le fer avait un peu coulé autour des écailles - et n'imputerait pas la puissance de l'arme mais il se dit qu'il ferait mieux la prochaine fois. C'était la première fois qu'il collait des écailles, c'était normal... Il attacha le tendon de taureau préalablement acheté et regarda son œuvre dans son ensemble avant de tester la rigidité de la corde. Oui, il allait devoir s'entraîner quelques temps avant qu'elle n'ait la souplesse nécessaire à un tir mortel sur une créature du fléau. Enfin, il avait encore bien du travail avant de partir en chasse !

Il assembla les morceaux de frêne taillé pour le bâton à l'aide du fer et en garda encore une partie pour coller le dernier morceau. Celui-ci était en deux parties : il était spécifié dans le schéma que la tête du bâton tordu devait receler des cinq pétales venimeux. Sa sculpture de tête de loup allait se voir fastidieuse... Mais il s'en occuperait plus tard et colla juste les deux morceaux après les avoir un peu creusé pour y déposer les pétales.

Après s'être assuré que les sculpteurs garderait un œil sur ses réalisations, il sorti de la guilde. Il y avait passé toute la journée, sans boire ni manger... Un bon repas le revigora et il alla se coucher aussitôt dans l'idée de se lever à l'aube. De retour à la guilde, il prit une chute de frêne et se mit à en tester la rigidité pour une sculpture plus précise que celle d'une simple forme de bâton... Il y passa toute la matinée, testant toutes les techniques qu'il connaissait, puis alla déjeuner, l'estomac noué. Il se força à ingurgiter tout son plat puis revînt dare-dare à l'atelier de la guilde. Cette tête de loup le stressait drôlement, il n'avait pas le droit à l'erreur...

Il prit sa bûche recollée et recelant les pétales venimeux et la tourna longuement entre ses doigts avant d'oser enfin attraper son ciseau à bois et son maillet. Il avait toujours l'estomac noué et se mis à sculpter avec une lenteur maitrisée. Pas un geste plus fort que l'autre, il était hyper concentré et totalement hermétique à ce qu'il se passait autour de lui... Lorsqu'il releva enfin la tête, l'atelier était vide et il s’aperçut qu'on lui avait déposé un chandelier à cinq bougies pour qu'il puisse continuer à travailler dans l'obscurité de la nuit tombée qui avait obscurcit les fenêtres de l'atelier.

Il lâcha un grand éclat de rire nerveux avant de souffler et de regarder sa réalisation. Le loup était assez réaliste, quoique figé dans une pose qui n'était pas hyper naturelle... Uthred n'ayant pas spécifié de quoi devait-elle avoir l'air, Alarick avait simplement réalisé un loup, gueule fermée, figé dans une posture d'attente. Il espérait grandement que cela suffise au mage...

Il était tard mais Alarick était trop angoissé pour en rester là : il scella donc la tête au bâton avec ce qui lui restait de fer fondu avant de ranger son poste de travail. Soupirant une nouvelle fois, il prit ses réalisation et rejoignit son auberge. Quelques jours plus tard, il rejoignit le mage, la boule au ventre.

Contre toute attente de l'inquiétude de l'archer, Uthred fut très satisfait de sa nouvelle arme. Il trouva la tête de loup belle et réalisé avec soin. Alarick sursauta fortement lorsque le mage lui frappa fortement le dos, dans un geste de sympathie avant de sortir sa bourse pour payer la taxe de l'atelier.