TON HISTOIRE

Solomon est issu d’une grande famille de chasseurs de Fléau: les Idriss. Il s’agit d’ une famille qui a toujours été la main gauche du roi, combattant dans l’ombre, pourfendant cette noirceur qui ronge ces terres depuis des temps infinis et ce, chacun à leur façon. Les personnes touchées par la purification faisaient front alors que les autres participaient en aidant par d’autres moyens. Ce récit va raconter les débuts du petit dernier de cette longue lignée qui risque à jamais de changer l’image de cette famille pour le meilleur ou le pire.

Sa vie fut une constante balance entre son père qui ne voyait en lui qu’un bon à rien, incapable de manier correctement une arme et sa mère, surprise de son intelligence hors du commun, voyant en lui un véritable joyau offert par le destin.

Déjà, très jeune, sa curiosité l’avait fait plonger dans la grande bibliothèque familiale, se délectant des récits de grandes batailles, frissonnant aux descriptions des monstruosités combattues. Plus le temps passait et plus il se voyait à la place de ces braves, sauvant des villages entiers sous les acclamations de la populace, mais la vie elle, en avait décidé tout autrement.

Son père ne l’avait jamais vraiment aimé, mais les choses s’étaient vraiment dégradées quand il échoua à l'épreuve ancestrale d'intronisation dans la famille, manquant de peu d’y laisser la vie, c’est à partir de ce moment que le mépris avait pris une place de plus en plus imposante et que sa mère se montra de plus en plus surprotectrice comme pour compenser.

Son adolescence, sans surprise, poursuivit le même schéma, même si Solomon, à travers des actions qu’il jugeait héroïques, comme combattre un monstre et sauver une demoiselle dans la forêt voisine, échouait lamentablement. Il n’avait récolté encore une fois que le regard méprisant d’un père qui avait dû voler à sa rescousse.

C’est durant cette période qu’il avait acquis cette façon d’être, laissant peu à peu l’arrogance le gagner, encouragé par les compliments et le cocon de sa mère. Peut-être était-ce une façon de se protéger, d’avoir plus confiance en lui ou même encore d'impressionner le seul dont il espérait un peu de fierté. En tout cas aujourd’hui Solomon est incapable d’y répondre.

La vingtaine atteinte, son père avait voulu lui laisser une toute dernière chance de réussir, refusant d’avoir un fils complètement raté, mais le résultat fut prévisible et le soir même, Solomon quittait le manoir alors que les pleurs de sa mère résonnaient au coeur de la nuit.

Il était à la fois heureux et triste, une chaîne le délivrant, mais la douleur de l'échec répété le rongeait. C’est à Subroc, ne s’éloignant pas de trop du manoir familial, qu’il avait finalement trouvé un semblant d’utilité usant de l'esbroufe et de son charisme pour trouver une place dans une grande bibliothèque. Il n’était pas rare de le retrouver dans les tavernes durant la nuit, racontant à qui veut l’entendre le récit de ses grandes aventures, légèrement modifiées pour qu’il en soit le héros, bien entendu.