Arthur déposa une main bienveillante sur le gardien avec un petit sourire, ces hommes et ces femmes étaient là depuis un bon moment et sûrement encore un moment ,ils avaient dû en voir de toutes les couleurs. Pour eux c’était le début de la fin de leur calvaire certainement.

- Si nous avons le moindre problème nous vous indiquerons ne vous inquiétez pas.

Même s’il n’avait pas la moindre inquiétude sur le fait qu’il était capable de résoudre à lui seul les problèmes qu’il pouvait rencontrer face à la plupart de la population de la ville, il n’était pas d’usage de rabaisser quelqu’un lui proposant son aide. Schéhérazade sur les talons, ils passèrent bien rapidement la porte de l’entrée principale alors que la ville semblait simplement éteinte. Où pouvaient bien être les habitants ? La joie de vivre ?

- Je n’aurais pas été contre un petit tour de la ville mais au vu du temps qu’il commence à faire, il serait peut-être préférable d’aller à l’auberge pour déposer nos affaires.

Avec leurs affaires sur le bras il allait avoir du mal à trouver des informations et en cas de problème c’était certainement le meilleur moyen d’être bloqué dans leurs mouvements ou alors de mouiller ses vêtements. C’était peut-être un peu cliché mais pas faux pour autant, les informations les plus concises qu’ils pouvaient avoir se trouver sans nul doute. En tant que gardien de ville il lui était arrivé que rarement de se retrouver jouer le rôle d’inspecteur et malgré l’assurance qu’il pouvait dégager, il restait un novice dans ce sujet.

- Au vu de ce qu’à pu indiquer le commandante je pense qu’ils sont sûrement encore en vie mais ils doivent rester cloîtrer chez eux … La maladie ne semble pas les tuer mais seulement enragée donc j’espère que le fait qu’ils restent chez eux les protégera … Peut-être aussi que les malades ne s’attaquent pas entre eux ? C’est peut-être surréaliste de ma part de penser que la maladie les fait se rassembler comme un groupe de brigands …

Il finit par rire légèrement pour essayer de détendre l'atmosphère, même pour lui ce qui était en train de se passer pouvait bien être étrange, mais il voulait volontairement rapprocher ça le plus possible de quelque chose qu’il connaissait.

Avec ce qu’il avait pu mémoriser de la carte il avait fini par diriger le petit groupe au niveau de l’auberge la plus proche. Dans un premier temps il ouvrit la porte pour vérifier qu’il n’y avait pas de danger derrière puis laissa Shéhérazade rentrer en première

Le village ressemblait bien à n’importe quel petit village, en dehors du fait qu’il semblait être complètement vidé de sa population. Arthur semblait être sur de lui, il se dirigeait vers l’auberge centrale. Une auberge comme toutes les autres auberges de la contrée. Shéhérazade estimait l’idée plutôt bonne, si il y avait une trace de vie quelque part, ça serait probablement à l’auberge du village. L’auberge ou l’église au choix. Mais l’auberge sonne comme un lieu un peu plus convivial, n’est-ce pas ?

En s’approchant du bâtiment, le silence régnait toujours, ce qui n’était pas pour rassurer notre jeune adepte. Ouvrant la porte, Arthur pense bien à laisser entrer Shéhérazade la première dans la taverne. Galanterie zélée ? Politesse classique ? Pas envie de voir les visions horrifiques en primauté ? Nous ne le saurons jamais. Néanmoins, ce que Shéhérazade sait très bien à cet instant précis, c’est l’horreur de la situation.

C’est tout d’abord l’odorat qui prend le choc. Une odeur de pourriture et de renfermé rancit dans ces lieux. Shéhérazade est obligée de se couvrir le nez avec une étole afin de ne pas vomir immédiatement. Cette odeur est difficilement supportable, et cela devient pire en s’avançant dans la taverne. Mais il n’y a aucun doute, c’est l’odeur de la maladie et de la mort qui est là.

- Il n’y a plus personne à sauver ici. C’est malheureux mais vu l’odeur personne ne peut survivre à ça.

Shéhérazade tente de parler sans avaler trop d’air pour ne pas se donner à nouveau l’envie de vomir. Le vrombissement des mouches est le seul bruit remplaçant le silence. Il doit y avoir des morts quelque part, les mouches ne sont pas ici pour rien, se dit Shéhérazade. Elle décide de reculer de quelques pas pour sortir du bâtiment. En se retournant vers la porte d’entrée, elle constate une croix peinte d’une drôle de couleur. Comme si la personne ayant peint ça ne voulait pas que ça soit vue facilement.

- Tu connais ce symbole Arthur ? Est-ce quelque chose de particulier ?

Shéhérazade ne voit pas l’ombre se faufiler pas très loin du petit groupe. Elle n’aime pas l’endroit et n’a pas envie de poursuivre dans la taverne. Elle n’aura probablement pas le courage d’affronter l’odeur à nouveau. Plutôt, elle espère trouver quelqu’un de vivant dans ce village fantôme.

- Je propose de poursuivre nos recherches dans le village et de chercher les survivants, s' il y en a évidemment.

Elle n’est pas très optimiste notre acolyte. Mais après tout pourquoi ? Peut-être que des villageois se sont barricadés chez eux ? Ou dans un coin du village à l’abri ? On ne sait jamais, la priorité c’est de sauver ce qui peut être sauvé, non ? Elle avance dans la rue principale du village. Elle tente de regarder les fenêtres des petites maisons. Peut-être apercevoir la lueur d’une bougie ou un signe de vie quelconque. De toute façon, si le groupe ne trouve personne à sauver, ils pourront toujours faire demi-tour et envoyer quelqu’un ouvrir les fenêtres de l’auberge pour pouvoir la fouiller plus tard.

L’air qui ressortait du lieu était nauséabonde même si cela faisait légèrement tourner la tête d’Arthur il ne se couvrit pas le nez, cette odeur était bien plus horrible que ce qu’il avait pu ressentir pendant bien longtemps mais il avait déjà senti l’odeur de la mort à de nombreuses reprise durant sa vie. Il ne pouvait qu’être en accord avec la jeune femme qui l’accompagnée, personne ne pouvait survivre à ça ou même endurer ça pendant bien longtemps … S’il y avait des personnes encore en vie dans les environs ils auraient certainement vidé le lieu avant que la puanteur ne soit si forte … Décidément est ce que toute la ville était comme ça ? Est-ce que la mort allait les attendre à chaque coin de rue ?

Restant un peu plus longtemps au niveau de l’auberge que sa compagne, Arthur ne voit pas l’ombre qui se faufile dans les ruelles et au moment où Shéhérazade lui propose de chercher âme qui vive dans la ville cela se rapproche bien plus de ce qu’il voulait chercher en ce lieu. Il accepta bien volontiers et sortit de l’auberge avant d’en fermer la porte et de pouvoir prendre une grande inspiration d’air de l’extérieur. Mais le problème c’était de savoir où est e qu’il était possible de trouver des personnes …

- Peut être que dans la caserne de la ville on pourrait trouver des informations ? Ou alors peut être que les malades ou blessés pourraient s’y trouver ? Malheureusement je ne suis pas sur qu’il y ait une maison de soin ici … Fais attention sur la route on ne sait pas de quoi ils sont capable où s’ils sont autour de nous ou pas

S’abritant au niveau de l’auberge pour ouvrir la carte Arthur chercha à trouver le manière la plus simple d’aller à la caserne ou le point de garde le plus proche. Une fois qu’il eu visualisé en grosse ligne la route il se mit en route vers le lieu regardant autour de lui pour éviter une embuscade. Si les habitants sont dangereux c’est toujours un peu compliqué surtout dans les ruelles. Il faisait attention à ne jamais s’éloigner de Shéhérazade jamais plus de la distance de l’un de ses bras pour dans le pire des cas l’attirer contre lui en cas de danger.

En arrivant au niveau du lieu qu’il avait repéré sur la carte il recommença comme avec l’auberge mais cette fois avant de penser à ouvrir la porte il se mit à écouter l’intérieur pour pouvoir éviter d’avoir la même surprise que précédemment.