Alarick et son enchanteresse était à la capital depuis quelques jours déjà. L'archer y avait croisé Uthred avec qui il avait fait quelques échange commerciaux et était aussi passé à la guilde des sculpteurs pour se fabriquer un nouvel arc. Il en avait aussi profité pour sculpter une nouvelle arme magique à la demande du mage aux cheveux blanc et n'était pas peu fier de sa réalisation de tête de loup... Il n'avait pas eu de nouvelles depuis et ne savait donc pas si le bâton donnait satisfaction à son propriétaire. Bah, peut importait, il imaginait que ça devait aller, sans quoi l'ancien garde serait fissa revenu vers lui pour se plaindre...

Toujours était-il qu'il errait comme une âme en peine dans les rues bondées – angoissé par la foule mais la supportant bien mieux que quelques mois auparavant – alors qu'Amorine était occupée à ses petites affaires commerciales... Au moins pour ses dépenses elle ne dépendait pas de l'acrobate, chacun sa bourse ! Elle ne combattait plus vraiment le Fléau – à dire vrai Alarick ne l'avait jamais vu le faire – mais elle s'était trouvé un passe temps rémunéré avec ses plantes et potions. Dans tous les cas, l'archer flânait et regardait autour de lui.

Un panneau d'affichage retînt son attention et il s'en approcha. Des fois que quelqu'un cherchait un sculpteur ou vendait quelque chose d’intéressant pour un élu... Parcourant rapidement la multitude de papiers déchirés, écornés et usés par les intempéries, un mot lui sauta aux yeux : prime.

Se concentrant alors sur ce qu'il y avait d'écrit – il était toujours aussi lent pour lire – il comprit que des villageois étaient dans la panade et cherchaient de l'aide. Apparemment, l'aide spécifique d'élus alors que les créatures qui semblaient s'en prendre à eux étaient des fléeuses. “Créatures du mal”, ça ne pouvait qu'être ça ! Contre un ours ou des loups, ils pouvaient bien se débrouiller par eux même...

Alarick savait que les habitants des montagnes Céleste – comme ceux des montagnes écorchées du reste – étaient des êtres forts et vaillants. S'ils réclamaient de l'aide, c'est bien qu'ils étaient dans la merde...

Riant intérieurement, il se dit que ça serait une bonne opportunité pour lui. Il testerait son nouvel arc et récolterait la prime s'il menait à bien la mission... Oui, il n'était pas du genre à répondre à ce type d'annonce mais, dans le contexte actuel, c'était plus intéressant que de battre les campagnes sans but précis. Et puis Amorine lui avait assez rabattu les oreilles avec son rôle de protecteur des petites gens...

C'était décidé, il allait s'y rendre ! Ses voix intérieures se réveillèrent soudainement en une joute verbale assourdissante – seulement pour lui – mais il n'en avait cure. L'Ectoplasme n'avait plus autant de prise sur lui et ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas réussi à le prendre dans ses filets hallucinatoires.

Tournant les talons, il rejoignit Amorine et son petit étal de plantes dans le marché de la place centrale d'Arswalt. Il lui expliqua rapidement ce qu'il avait trouvé et son intention d'y aller. L'enchanteresse se montra tout de suite très enthousiaste à cette idée ! Mais elle déchanta rapidement lorsque l'archer lui signifia qu'il avait l'intention de partir seul – enfin avec Pignouf.

- Il est temps que je vole un peu de mes propres ailes quand même... Et puis avant d'être élu j'me démerdais bien sans personne... Ne fais pas cette tronche ! Il ne m'arrivera rien, j'ai bien progressé ces derniers temps, tu m'l'as dit, j'veux l'faire tout seul.

L'enchanteresse tenta bien de négocier « Je t'accompagne au moins jusqu'au village... ? » mais Alarick resta inflexible, lui faisant remarquer que dans tous les cas, elle n'était jamais intervenue dans es combats... A peine l'avait-elle aidé lorsque des sangliers leur était tombés dessus. Amorine du donc se résoudre à donner un consentement angoissé.

Deux jours plus tard, après avoir préparé son baluchon et sous les dernières recommandations d'Amorine, Alarick prit la route. Il loua un cheval – histoire d'aller plus vite – et fut au village de Lubem en quatre jours. Il lui fallait à présent se mettre en quête d'informations, et quoi de plus simple que d'aller directement parler au chef du village... ?

Laissant son cheval au bon soin du premier villageois qu'il rencontra – et à qui il demanda à parler au chef après l'avoir informé de la raison de sa venue chez eux – il se rendit devant la maison du chef où il toqua.

Il ne savait pas à quoi s'attendre et soudain une bouffée d'angoisse le prit à la gorge. A deux doigts de regretter son acte presque impulsif...

Hé bah hé bah, on perd pied... ? Je t'avais dit de ne pas y aller... !
Laisse le tranquille, c'est normal d'avoir un peu peur ! Il est parfaitement capable de mener cette mission à bien, ne l'embête pas !

Alarick secoua la tête pour les chasser au moment même où la porte s'ouvrait.