Maintenant que j'avais trouvé un compromis avec Dahn concernant l'arme que j'allais devoir porter sur moi et utiliser dans les combats - à savoir un sceptre dans un premier temps -, il m'avait fait faire mes débuts dans la sculpture de bois. Il m'avait présenté ses divers instruments, que je pouvais lui emprunter le temps qu'il en fasse commander auprès d'un forgeron, et j'avais appris à les manier. D'un morceau de hêtre grossier que nous avions ramassé sur le chemin des Montagnes Célestes, j'avais fait mes armes et le résultat n'avait pas du tout été à la hauteur de mes exigences, quand bien même Dahn m'avait congratulé pour sa taille plus ou moins régulière.

Dans l'ensemble, le résultat n'était pas mauvais pour un premier essai, et pour lui, ce niveau de maîtrise était suffisant pour que je puisse moi-même sculpter le sceptre qui allait m'accompagner un temps appréciable. Il ne me manquait plus que quelques éléments ... et je n'allais pas aimer ça du tout. Dahn, lui, était tout content ! Non pas tant pour les dravens que j'allais cuire à la broche avec mes boules de feu, mais bien parce que nous nous rendions à la forêt d'Istralis, lieu où nous avions rencontré Alarick et sa maître enchanteresse Amorine.
D'ailleurs, il sautillait à mes côtés lorsque nous avons passé l'orée du bois.

- Tu crois qu'ils sont encore là ? demanda-t-il gaiement, les yeux brillants.

« Qui ? » feignis-je d'ignorer.

- Amorine et Alarick, bien entendu !!

« Ah. »

- Alarick est un chasseur dans cette forêt, non ? Maintenant que j'y pense, c'est surement pour cela qu'Amorine ne m'a toujours pas répondu ! S'ils ne sont pas encore rentrés à Arswalt, tout s'explique !

Je gardais le silence, tirant une bouffée de ma cigarette. La dernière fois que nous les avions vu, Alarick s'était pris méchamment des attaques d'impériaux, moi-même j'avais du m'y rendre pour quelques soins en urgence pour être certain que mes plaies n'allaient pas s'infecter. Alors dans l'état dans lequel il était, impossible qu'ils soient restés dans Istralis sans que l'acrobate n'ait été examiné par un maître médecin.
Au rappel de cette vision de lui, allongé et baignant dans son sang, je ne pouvais que me rappeler de ce moment de panique, où je m'étais inquiété pour lui et où le bougre m'avait ... enfin m'avait ... Brrrr. Je frissonnais de nouveau. Non pas que j'étais contre, je veux dire, tous les goûts étaient dans la nature, mais non non non. J'aimais les crustacés, avec moins de poils aux pattes et moins de muscles.
Sans doute que ma réaction physique instinctive était trop visible, car Dahn ricana dans ses dents.

- Tu te rappelles encore de ça, pas vrai ?

« Non », tranchais-je froidement.

- Ah nooon ? Tu veux dire que tu as totalement occulté le fait qu'Alarick t'a volé un baiseeeeer ?

« Ta gueule. »

Et il ria aux éclats pendant un bon moment, s'amusant de la situation.

De mauvaise humeur, je lui indiquais un coin qui me semblait sympathique où nous pouvions nos poser jusqu'à ce que la nuit tombe et que nous partions en chasse de dravens. Le feu fut vite allumé - merci mes pouvoirs -, le repas bien englouti et les conversations furent vives et intenses. Quand Dahn n'avait de cesse de me parler de son Amorine, il me taquinait sur Alarick et l'accident. Une chance pour lui que je me retenais de lui en coller une.

La nuit tomba assez vite, et il fut temps pour nous de nous mettre en route. Cela devait aller assez vite, après tout, il était inutile de rester plusieurs jours dans Istralis pour tuer un couple de dravens ... Cette nuit seule allait suffire. Prenant la tête de l'expédition, je me laissais guider par mes pieds, sans vraiment réfléchir à ma route mais en prenant malgré tout soin de mémoriser le trajet pour pouvoir rentrer plus facilement à notre campement.

- Tu penses que nous y arriverons sans problème ? me demanda soudainement Dahn, après un moment jouissif de silence.

« Nous ? Qui ça nous ? Je te rappelle que j'fais tout le boulot ici. Et c'est très bien comme ça ... je n'ai pas trop envie que tu sois blessé. Rufus me tuerait. »

- Huuu ! C'est que ce baiser d'Alarick t'a rendu sensible et tout sentimental, dis donc ! Aurais-je du souci à me faire ? s'amusa-t-il.

Je savais que c'était bien plus de l'embarras, parce que je l'avais touché. Après tout, je savais que je n'étais pas le plus expansif des hommes, et que parler sentiments ... Yerk. Enfin, ce n'était pas non plus comme si nous nous étions enlacés. Je ne répondis rien, et poursuivi notre déambulation nocturne.
Jusqu'à un certain point, le silence était retombé entre nous. Lui et comme moi tendions attentivement l'oreille en vue d'être les premiers à réagir si jamais des dravens nous tombaient sur la gueule. Quand au-dessus de nos têtes, des craquements furent perceptibles, je ne pris même pas la peine de lever la tête, je savais qu'il s'agissait de notre cible.

Je poussais aussitôt Dahn pour qu'il se cache derrière un arbre.

« Attention !! »

Deux bruits sourds résonnèrent à l'atterrissage de deux dravens devant moi. Battant des ailes, ils tentèrent de me tenir éloigné avec le courant d'air qu'ils généraient, sans doute pour accentuer leur menace, mais je restais obstinément fixe, les pieds ancrés solidement dans le sol.

« Combien il nous fallait d'yeux de dravens déjà, Dahn ? »

- Deux !

« Eh bien voilà. M'sieur, dame, vous m'en voyez désolé mais ... j'en veux à vos mirettes ... »

Combat Ordre d'attaque : Iain, Draven A et Draven B
Draven A / Niveau 3 Cible : Iain Vitalité : 55 Dégâts : 25 Rapidité : 10	Draven B / Niveau 3 Cible : Iain Vitalité : 55 Dégâts : 25 Rapidité : 10	Iain / Niveau 4 (joue avec 1D30) Vitalité : 85 Puissance : 55 Rapidité : 15 Dégâts d'arme : 5 + 1D30 (5PA) Taux critique : 10% - Crit : 25 + 1D30 Taux d'échec critique : 10% Points d'action : 6 Sort 1 : Boule de feu : Le magicien analyse son énergie pour matérialiser une boule enflammé qu'il projette sur sa cible. Effet - Inflige 130% des dégâts magiques. (72) Relance - Tous les 3 tours. Coût en point d'action - 3

Code à copier:

Le membre 'Iain' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Combat (facile)' :

Remarques:

Sans trop attendre - je n'avais pas trop envie de les voir me foncer dessus et me crever les yeux -, je fis claquer mes doigts, faisant naître une étincelle que je transformais en boule de feu. De toute mon énergie passablement concentrée, je la balançais à vive allure d'un mouvement agile du bâton de bois contre l'un des deux. Je savais que j'allais faire mouche, ou plutôt un bon barbecue, mes boules de feu ne m'avaient jamais déçu. Elle alla s'écraser contre le poitrail plumeux du draven qui prit feu en quelques endroits et il eut beau battre des ailes pour étouffer les flammes, il ne fit qu'aggraver son cas jusqu'à ce qu'il en meurt dans d'atroces souffrances.

Un coup pareil, forcément c'était à prévoir, son congénère ne fut pas très content, et le temps de me remettre de ma dépense d'énergie, il avait déjà avancé son long cou et refermé son bec sur mon bras. Je poussais alors un cri de douleur, sentant ma peau se déchirer et mes os, presque, en train de s'effriter. Pour me dégager, j'utilisais mon bâton pour lui frapper le crâne mais ce fut aussi utile de pisser dans un violon : je ne lui infligeais pas grand chose comme dégâts. Mais au moins, cela suffit pour le décourager et le faire me lâcher. Mais mon moment de répit ne fut que de courte durée.

- Attention !! me hurla Dahn, que je n'entendis que trop tard.

A peine ai-je eu le temps de jeter un œil à mon bras pour aviser de son état qu'une patte acérée tomba sur moi et me porta un coup puissant. Dans l'élan du mouvement, je valdingua sur le côté, tombant au sol comme une misérable merde.

- IAIIIN !! Ca va ? Iain !! Relève-toi !! IAIN !

Putain ! Que ça faisait mal !! Je mordais littéralement la poussière. Tout mon corps n'était plus qu'une intense douleur, et je peinais à comprendre si je pouvais encore sentir mes membres, ou pas ... Recrachant de la terre, je parvins malgré tout à me hisser à l'aide de mes bras, et à me relever.

« Ouais, ouais. Ca va. Au poil. T'inquiète, je gère ... », répondis-je sans vraiment trop y croire.

Mon bon Iain, si tu ne comptes que sur ta magie ... tu es foutu. Un peu chancelant, dégoulinant de sang, je préférais ne pas me concentrer sur mes blessures, mais sur le combat qui m'attendait. Saisissant mon bâton de bois à deux mains, j'en appelais à la lumière purificatrice de rassembler toute mon énergie d'Élu, le plus vite possible pour pouvoir l'achever d'une boule de feu bien sentie. Une sorte de rage s'empara de moi, et je ne sus l'expliquer, mais j'avais la certitude que cette fois, j'allais lui faire vraiment mal.
Je m'élançais et comme une vieille dame chasse un intrus hors de sa maison avec un balais, je frappais le draven d'un geste horizontal, de gauche à droite.

Il fut propulsé et sonné pour quelques instants, retombant dans un amas de poussières.

« Allez mon p'tit pigeon, viens me voir, viens en découdre avec moi ! »

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