Des éclats de rires retentirent dans la rue lugubre. Deux hommes discutent entre eux, du moins essayent de tenir une conversation, alors que l'alcool agit sur leur corps et leur esprit.Une ombre passe au-dessus d'eux, ils ne remarquent rien. Comment pourraient-ils? Comment pourraient-ils savoir que la mort allait les faucher?

L'ombre s'arrête, une respiration. Une immobilité totale, alors que le prédateur a repéré ses proies. Une vue contre plongeante, alors que nous pouvons voir les deux hommes et leur faucheuse au-dessus d'eux La silhouette se retourne, elle vous fixe. Son regard vert est froid et meurtrier. Aucun mot n'est prononcé pourtant, elle vous menace et vous mets au défi d'approcher. Peut être êtes vous fou ou folle, mais vous êtes poussés à aller à sa rencontre.

Elle disparait de votre champs de vision, mais une dague apparait sous votre cou. Elle s'exprime et susurre à votre oreille:

-Tu veux savoir mon histoire? Alors écoutes!



Tout le monde se dit que nous avons une vie dorée, une fois dans la noblesse. Ce n'est pas totalement faux, d'autant plus que mon mari était un officier influent sur le front. Je le voyais de plus en plus rarement, mais notre amour était sincère et profond. Je vivais bien, loin de la misère, de la souffrance et de la réalité de ce monde. Mais ma vie allait être bouleversée du jour au lendemain. Mes amis d'hier allaient m'abandonner, ma famille allait disparaître.

Difficile de vous expliquez ce qui s'est réellement passé, alors je vais vous dire ce que je sais. Mon mari a toujours été en rivalité avec un confrère, qui le jalousait. Malheureusement, il donnait régulièrement des ordres et prenait des décisions. Je ne sais pourquoi, mais un jour, il envoya mon mari et ses hommes sur le front, tout le monde le savait c'était une mission suicide. Aucune chance de victoire et des morts à l'appel. L'officier proche de ses camarades refusa au dernier moment d'amener à la mort ses hommes, au plus grand bonheur de cet homme odieux. Il le savait et était gagnant sur tous les tableaux. Soit il y allait et mourrait, soit il n'y allait pas et allait être considéré comme un traître et un déserteur. Notre bourreau avait beaucoup d'influence et de contacts. Il ne perdit pas de temps pour mettre aux arrêts mon mari, que je n'ai jamais revu depuis.

Les jours suivant, avant que le messager ne me prévienne, des esclavagistes arrivèrent chez moi avec des mercenaires. Jeté en prison pour être de la famille d'un déserteur. Là en était la raison pour les apparences. En réalité, on m'amena dans une ville ou l'esclavagisme était courant dans l'ombre de la cité, les marchés noirs et nocturnes. Ce que je découvris me marqua à jamais tel une brûlure au fer blanc. Mon âme fut brisée, détruite. J'appris que mon propre mari était dans l'un de ces camps, mais je ne le vis jamais, alors que j'étais réunis avec les femmes pour bien d'autres projets. Une belle femme comme moi, comme ils disaient, pourrait leur apporter gros, en vendant mon corps. Une semaine passa, et je ne comptais plus le nombre d'homme qui "m'était passé" dessus. J'entrais dans une transe lorsque ceci arrivait pour me protéger indirectement. Je m'accrochais à ma colère et ma haine qui naissait en moi. Mes émotions se tournaient petit à petit vers un seul homme, le responsable de mon enfer. Je me voyais le pourchasser, pour le tuer, le faire souffrir autan qu'il nous avait souffrir. Pourtant que pouvais-je faire face à tous ses hommes, car on était jamais seul. Même lors de nos "travaux", il y avait toujours des spectateurs.

Toute lumière me quittait, je brûlais à petit feu. Je ne voyais plus aucun espoir.Pourtant, mon mari me le disait souvent, il y a toujours de l'espoir. Et dans les plus grandes ténèbres, la lumière subsiste toujours. C'était sa foi et sa raison de toujours combattre sur le front pour le bien de ce monde et de l'humanité, mais surtout pour moi et notre enfant à venir. Car oui, nous désirions des enfants...

Ainsi, un jour ou les esclavagistes nous changèrent de lieux discrètement pendant la nuit, je vis une faible lumière au bout du couloir. En effet, alors que nous étions dans des calèches pour nous cacher aux yeux des passants, bien sûr menacé par les armes de nos bourreaux, la procession fut violemment arrêter par des hurlements. Les premiers gardes de notre calèche descendirent afin de voir ce qui se passait. Mais a peine sorti, une ombre jaillit du néant et de la forêt environnante, alors que le garde fut aussitôt plaqué, disparaissant de notre champs de vision. Nous étions trois femmes à l'intérieur, chacune se regardant, surprise. Mais elles avaient trop peur pour bouger, je n'avais plus de peur. Alors sans grandes hésitations et poussée par la curiosité je sortie.

Le spectacle était saisissant, mais ne me touchait nullement, alors que j'en restais stoïque. Tout autour de moi les cadavres de nos geôliers baignant dans leur sang. Des membres étaient éparpillés de partout, une vision cauchemardesque qui fit vomir une des jeunes femmes avec moi qui sortait la tête à son tour. Je regardais tout cela sans aucune émotion, alors qu'au milieu des morts se nourrissaient multitude d'animaux, dont des meutes de loups. Et puis je le sentis, avant même de le voir. Son souffle métallique faisait voleter mes cheveux. La femme se mit à hurler essayant de rentrer dans la calèche. Quand à moi, je n'avais pas peur, lentement, je me tournais en direction de la créature. Ce que je vu, fut ses immenses yeux rouges, je ne pouvais me retirer de ce regard. Je pouvais voir ses crocs acérés du coin de l’œil, mais je ne tremblais pas et la peur ne m'étreignit pas.

Je continuais à le regarder, accueillant la possible mort à bras ouvert. Une libération à mes yeux. Mon seul regret était la survit du véritable monstre et le fait de ne plus voir mon cher et tendre. Pourtant au même instant, je sentais une étrange énergie montait en moi, sans que je puisse la comprendre. La créature se détendit aussitôt, un dernier regard et elle bondit en direction des bosquets pour disparaître. LA mort n'était pas encore pour moi, mais elle m'ouvrit une sortie de secours... Depuis ce jour, je remercie cette créature étrange et ma nouvelle vie commença. J'oubliais mon nom, mon rang, et celle que j'avais été... A partir d'aujourd'hui j'allais être Acharn, la Vengeance Caliawen Acharn, la lumineuse vengeance.


La pression sous votre coup se volatilisa, et un dernier souffle s'exprima: Veux tu les voir mourir sous ma dague et sous mes flèches?

Ce fut la dernière chose que vous aviez pu entendre, alors que deux corps allaient tomber au sol,mort....Seul témoin des actions de Acharn Caliawen.