Amorine soutînt son sourire mais n’ajouta rien à la réponse de l’acolyte. Il était d’une naïveté tellement adorable… Elle s’assit sur une souche et regarda les deux garçons sans plus parler, le menton tranquillement posé sur la paume de sa main. Elle les fixait comme une mère aimante surveille ses deux jeunes enfants en train de découvrir le monde…

Alarick était extrêmement concentré sur sa broche et ses lapins. Il se crispa un peu lorsque Mélaskholès s’installa à côté de lui mais ne le lui fit pas remarquer. Certes, cet étrange personnage l’irritait un peu mais, Amorine avait raison : il n’était d’un doux ingénu. Il n’avait rien de dangereux, ni de méchant, et il avait été choisi par l’Arbre de la vie, ce qui était une preuve irréfutable.

Il se mit à l’observer en coin – continuant de faire tourner les lapins sur la broche – mais le masque qui occultait son visage empêchait Alarick de voir l’ombre d’une expression… Mais aux paroles qu’il prononça, le jeune acrobate imagina une expression enfantine, ébahit par ce qu’il voyait, peut-être un peu d’inquiétude, d’angoisse… De peur… ? La graisse coulait et le feu crépitait de plus belle. Mais aucun poil n’avait encore prit feu.

- Les garçons… murmura soudainement la voix d’Amorine, faisant légèrement sursauter Alarick Ne bougez surtout pas… Deux oiseaux curieux viennent de s’approcher, pas de geste brusque ou ils vous attaqueront.

Des piafs mécréants !  SUS A L’ENEMIIIIIIIIS ! tonna d’un coup la voix caverneuse tapis au fond de l’esprit d’Alarick

Le jeune homme senti son sang ne faire qu’un tour, il gardait un âpre souvenir de sa rencontre avec des dravens et un bref regard de côté confirma ses doutes. Il y avait bien un immense corbeau posé à quelques mètres à peine d’eux qui les fixait de ses yeux jaunes maléfiques…

- Hou hou… !

Le doux hululement lui fit tourner la tête de l’autre côté.

Posé sur une souche, un minuscule hibou hirsute et gris le fixait lui aussi de son regard jaune… Alarick se mit à sourire, il n’avait jamais vu ce type d’animal d’aussi près – encore moins en plein jour - et se senti soudainement empli d’une grande joie. Par instinct, il tendit une main vers l’oiseau qui était à une vingtaine de centimètres de lui.

- Attention… ! glapit presque Amorine au même instant que le bec crochu du rapace claquait à quelques millimètres des doigts d’Alarick C’est une hiboulette ! Une créature du fléau, elle est encore plus dangereuse et sauvage qu’un draven !

Comme pour appuyer les dires de l’enchanteresse, l’hiboulette se dressa d’un coup, battant des ailes et se mettant à hululer fortement, comme un avertissement. Alarick réagit tout aussi vite, se redressant d’un coup et saisissant son arc.

- Bordel ! il dégaina une flèche tandis que dans sa vision périphérique il voyait le draven se mettre lui aussi en position de combat, croassant vivement en battant des ailes Occupe-toi du draven ! lança-t-il à l’acolyte

Sa rage soudaine lui permit de puiser sa force intérieure et il enchaîna les flèches comme jamais il ne l’avait fait auparavant. L’hiboulette n’eut même pas l’occasion de s’envoler et tomba de sa souche en un petit tas de plumes ensanglantées…

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Combat: