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'1D3 (Dé de métier)' :

Suite à ma petite escapade qui m'avait valu des blessures au corps et à l'orgueil, en suivant un trio d'aventuriers suicidaires, j'étais resté alité plusieurs semaines au refuge. C'était un temps suffisamment long pour que Rufus s'inquiète de ne pas me voir revenir, et m'envoie un long courrier plein de sentimentalisme et de comportement paternaliste. Je n'aurais su dire si j'étais contrarié ou heureux tant j'étais partagé par son intérêt pour ma santé. Je supposais qu'il m'aimait vraiment beaucoup, le gars, et j'en éprouvais de la culpabilité à avoir pensé que lui et Dahn cherchaient à me faire trouver un logement sous peu parce que je dérangeais. Connaissant le bestiaud, c'était davantage pour m'aider à trouver ma place dans la cité.

J'avais été laissé aux bons soins de l'aubergiste mais qui ne s'était pas révélé être aussi collant que je l'avais imaginé. L'affluence dans l'établissement et le fait qu'il le tenait seul, le rendaient très occupé, et ne se libérait que deux ou trois fois dans la journée pour m'apporter de quoi reprendre des forces et pour m'aider à changer mes bandages. Ca m'allait totalement, de cette façon, j'étais seul avec mes pensées. Seul pour juger mes actes.
J'étais déjà parvenu à la conclusion que cela avait été bien stupide de ma part de suivre ces gosses, ou plutôt, d'être intervenu. Je n'avais pas encore l'équipement nécessaire pour encaisser de multiples attaques de toute part. Pas en solitaire, et puis, ce n'était pas vraiment mon rôle. Je venais de l'apprendre à mes dépends.

Quand je fus de nouveau capable de me tenir debout et que j'eus retrouvé suffisamment mes moyens pour pouvoir remplir cette charrette de minerais, je repris le chemin des mines. Oh, ce ne fut pas de tout repos de quitter ne fut-ce que la chambre : l'aubergiste en était même très mécontent. Difficile de savoir s'il s'inquiétait pour ma santé, ou pour ses revenus.
Pioche en main, je ne lui avais de toutes façons pas laissé le choix et un matin, je repris la route du travail en sifflant. C'était ma dernière journée, au soir, j'allais redescendre vers Arswalt. Même si durant ma convalescence, je n'eus pas vraiment la force ni l'envie de fumer, voilà que j'étais à présent à court de cigarettes, et il était excessivement difficile pour moi de lutter contre cette furieuse envie de m'en fumer une. La toute dernière se trouvait à mon oreille, c'était machinalement, dans un réflexe que je la glissais à mes lèvres avant de me rappeler que cette ultime récompense me serait refusée pour encore une bonne semaine, le temps du voyage, si je venais à la sacrifier maintenant. Et cette seule pensée, en général, me faisait tenir bon, et me faisait la remettre où je l'avais tirée.

Je me dirigeais vers la mine dans laquelle j'avais déjà beaucoup excavé, le filon toujours pas tari, et y déposais mes affaires à l'entrée dans une grimace. Je n'allais pas beaucoup miner aujourd'hui, mes côtes me faisaient toujours un peu souffrir.
Malgré tout, je pus placer suffisamment d'efforts pour faire tomber quelques morceaux au bout de deux ou trois heures seulement.

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'1D3 (Dé de métier)' :

Pour une première, Mélaskholès était enchanté de sa nuit en solitaire à la belle étoile. En réalité il ne vit pas beaucoup d'étoiles puisqu'il était à l'abri d'un arbre, mais cela ne changeait rien au fait qu'il avait dormi en dehors de son lit habituel. Il fut davantage enchanté lorsqu'il réalisa que cela ne lui avait coûté aucun sous. Ça avait pour conséquence de décupler son plaisir. Il étira ses longs bras ne prenant pas la peine de dissimuler un bâillement à s'en décrocher la mâchoire. Personne n'était là pour le voir et avec son masque, cela serait passé inaperçu de toute manière.

Il se déshabilla sans pudeur et se dirigea, entièrement nu, vers le petit ruisseau qui coulait en continu et qui avait eu le mérite de le bercer la veille. Le clapotis des eaux avait un effet reposant qui l'avait grandement aidé à oublier les bruits plutôt effrayants de la nuit. Bien que l'eau fut froide, il plongea d'un seul coup s'épargnant des frissons inutiles. Il se frotta sous les aisselles ainsi que les parties plus intimes à l'aide de terre. Lorsqu'il fut barbouillé, il se rinça rapidement ayant l'impression qu'on lui oppressait la poitrine tant le froid était saisissant.
Tout tremblotant, il sortit des eaux et resta quelques instants les pieds dans l'herbe pour sécher aux premières lueurs du soleil. Contrairement aux auberges, il n'avait pas de serviette à sa disposition et c'était bien regrettable. A ce rythme, il allait finir en statue de glace s'il ne bougeait pas. Il se mit donc à sautiller sur place, espérant ainsi aider sa circulation sanguine. Mais avant d'avoir totalement séché, il enfila ses affaires.

Etait-ce une bonne idée ? Probablement pas, car voilà que ses vêtements étaient désormais trempés eux-aussi. Cela ne l'aiderait vraiment pas à se réchauffer. Alors, quoi de mieux que de s'activer un peu ? Il alla récupérer sa pioche au fond de son sac. C'est en fouillant dans celui-ci qu'il vit des morceaux de viande séchée et ce n'est qu'alors qu'il réalisa qu'il serait bon de manger s'il ne voulait pas perdre connaissance au fond d'une grotte où personne ne viendrait le secourir. Cette idée aidant, il engloutit un repas conséquent au risque de manquer de provisions plus tôt que prévu. C'était une première expérience pour lui et s'il lui fallait rentrer plus tôt ce n'était pas un problème. Il saurait dès lors mieux s'armer pour une nouvelle expédition.

Il alluma sa laterne et profita de sa maigre chaleur pour se réchauffer les mains. Au moins, il n'aurait pas de difficulté à tenir sa pioche pour casser la pierre. Il s'engouffra alors. La journée ne faisait que débuter et il comptait bien tomber sur quelques trésors. Il avait même l'espoir de trouver plus que ce qu'il était venu chercher. Pour en avoir le coeur net, il lui fallait s'aventurer au loin dans les profondeurs obscures de ce gouffre sans fin.
Plus loin qu'il avait coutume d'aller, il trouva un véritable pan de mur tapissé de cuivres. C'était l'heure de se mettre au travail. Ce n'est qu'à cet instant qu'il réalisa qu'il avait oublié sa sacoche. Se frappant le front de colère, il se décida malgré tout à miner. Il laisserait dans un coin son butin, espérant seulement être en mesure de retrouver son chemin.