La route était longue entre Istralis et Arswalt. Alarick commençait à avoir des fourmis dans le cul à force de rester en selle et la cadence plutôt lente imposée par Amorine commençait à l’ennuyer fermement. Et puis l’Ectoplasme et l’Autre ne lui laissait aucun répit…

- C’est bon là j’en ai ma claque ! lâcha-t-il en criant avant de sauter à bas de son cheval qui henni sous la surprise

S’éloignant sans même répondre à Amorine qui lui demandait ce qu’il foutait, il quitta la route de terre pour s’enfoncer un peu dans les hautes herbes avoisinantes. Les fouettant du plat de sa ridicule épée de bois, il avançait aussi vite qu’il pouvait afin de s’éloigner au maximum d’Amorine dont la voix de crécelle raisonnait horriblement dans ses oreilles. Il avait bien suffisamment de ses deux parasites mentaux…
A force de donner des coups d’épée à l’aveuglette, il fini par rencontrer un obstacle.

Un obstacle qui se met à bêler avec colère.

- Putain c’est quoi ça encore ! beugla-t-il tout en écartant les herbes de ses mains

C’était un espèce de mouton. Tout petit mais avec une énorme tête dont les proéminentes cornes semblait presque aussi lourdes que l’ensemble du reste de son corps.

Alarick recula sous la stupeur alors que l’animal commençait à racler le sol de ses sabots, baissant la tête, prêt à charger. Il regarda rapidement autour de lui mais il se rendit compte que prendre la fuite ne servirait à rien car les hautes herbes l’empêcherais d’avancer.

- Par la malpeste ! vociféra-t-il tout en sortant son épée de sa ceinture

L’animal chargea mais Alarick réagit plus vite.

Virevoltant sur lui-même, il senti l’aura de puissance dont il avait déjà fait l’expérience s’insinuer en lui. Il frappa à tout vitesse, des coups pas forcément précis mais plutôt fort. Un de ses coups atterri à l’arrière du crâne de l’animal qui s’effondra alors.

Alarick cria victoire.

Il jubilait, impétueux et fier comme un paon.

- Ah ah ! Je t’ai eu corniaud cornu ! Fallait pas me chercher enflure !!! Amoriiiiiiine ! l’enchanteresse accourait déjà, paniquée ON a de la barbac pour ce soir !!! Trouvons un endroit et allumons un feu !
- Un cornu… Tu as tué un cornu, par l’Arbre de Vie… ! blasphéma-t-elle presque, toujours paniquée
- Et bien quoi oui ! Tu vas pas en faire une histoire quand même ! C’est quoi le problème ?
- Le problème c’est que c’est une créature extrêmement puissante ! Si tu n’avais pas fait mouche du premier coup c’est elle qui t’aurais achevé ! Et si ça avait été le cas alors que tu étais seul, personne ne te serait venu en aide alors que ton corps agonisant aurait été caché par les hautes herbes !
- Boulala ! Quelle histoire ! Et bin je ne suis pas mort ! Et puis de toute façon ça n’aurait pas été une grande perte ! Aller, viens m’aider à le tirer sur la route au lieu de bougonner… !

Amorine ne tenta même pas de le raisonner. Maugréant tout de même, elle l’aida à tirer la carcasse jusqu’à la route puis à le hisser sur la croupe du hongre d’Alarick. Ils reprirent la route et installèrent leur bivouac sous un arbre en bord de route un peu avant que le soleil ne se couche. Alarick commença immédiatement à s’occuper de l’animal.

- N’abîme pas ses cornes ! Se sont des matériaux précieux… Elles servent à fabriquer certains équipements, scalpe son crâne et met les dans tes sacoches !
- Oui madame, bien madame… ria Alarick tout en obtempérant, encore si joyeux qu’il avait le gout à l’humour ironique

Il mangèrent avec appétit la viande bien grasse, tannèrent la belle peau laineuse – Amorine projetait déjà de s’en faire une cape pour l’hiver – et terminèrent de découper la viande en lanière qu’ils mirent à sécher sur des branches piquées au sol proche du feu.

Combat: